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Charles PAIRIER
Né le 17 mars 1747, à Miniac-sous-Bécherel, prêtre habitué de cette paroisse, où il fut arrêté le 10 juin 1794. Guillotiné à Rennes, le 17 juillet suivant.
(Dossier n° 244 des acteB du tribunal criminel d'Ille-et-Vilaine, série B, Parlement, aux archives d'Ille-et-Vilaine. Cf. en plus, même dépôt, les dossiers des comités révolutionnaires de Rennes, Montfort et Bécherel.)
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1-ACTE DE BAPTÊME DE M. l'Abbé Pairier
2-Note de Séminaires
3-Arrestation , le 1 juin 1794, par des gardes nationaux de Bécherel.
4-Interrogatoire devant le compté de surveillance de Bécherel, le 23 prairial an II (11 juin 1794)
5-Interrogatoire par Alliou, Administrateur du District de Monfort, le 24 prairial an II (12 juin 1794)
6-Ordre d'Ecrou à la Porte-Marat, le 26 prairial an II (14 juin 1794)
7-Interrogatoire devant le Comité Révolutionnaire de Rennes, le 26 Prairial an II.
8-Actes de Décès de M. Pairier (Archives de la mairie de Rennes)

L'ABBÉ PAIRIER, fils de Pierre et de Julienne Thé, naquit au village de la Hardouinais, en Miniac-sous-Bécherel, le 17 mars 1747. Ses parents l'envoyèrent étudier à Dinan, au collège des Laurents, où il finit sa philosophie en 1767. Il passa tous ses examens préparatoires à l'admission aux saints ordres avec la mention " -passable " et reçut la tonsure et les mineurs à Dol, par dimissoire en date du 9 septembre 1767. Il attendit pour le sous-diaconat jusqu'au mois de mars 1772, et c'est encore des mains de Mgr de Hercé qu'il reçut le premier des ordres sacrés. Il fut fait diacre à Rennes, par dimissoire en date du 30 mars de cette même année, mais c'est son évêque, Mgr des Laurents, qui lui conféra la prêtrise à Saint-Sauveur, en Saint-Malo, le 27 mars 1773, à l'âge de 26 ans.
M. Pairier, après son ordination sacerdotale, demeura dans sa paroisse natale, où il habitait avec sa mère, au village de la Hardouinais. Il y jouissait de l'affection et de l'estime de ses concitoyens, lesquels, à l'élection des municipalités, le choisirent pour le premier maire de Miniac. Il sut si bien s'acquitter de ses fonctions, qu'elles lui furent continuées jusqu'au mois de septembre 1792, date de l'application de la Loi du 26 août précédent . Lorsqu'à cette époque, Jean-Marie Le Forestier, recteur de Miniac, dut prendre .la route de l'exil, comme insermenté, M. Pairier le remplaça dans ses fonctions et signa tous les baptêmes de ses compatriotes depuis le 9 septembre jusqu'au 14 du mois suivant. A ce moment, la tenue des registres d'Etat Civil ayant passé aux laïques, il n'est plus possible de constater, documents en mains, le ministère qu'il accomplitprès de ses compatriotes, mais Tresvaux du Fraval assure" qu'il leur fit beaucoup de bien par les secours spirituels qu'il donnait aux fidèles".
N'étant pas considéré par la loi comme fonctionnaire public ecclésiastique, M. Pairier put demeurer ouvertement dans sa paroisse, quoique réfractaire, jusqu'à la promulgation de la Loi des 21 et 23 avril 1793, qui condamnait à la déportation à la Guyane tout prêtre ou religieux qui n'aurait pas au moins prêté le serment du 14 août 1792. Or, l'abbé Pairier, nous le savons par ses interrogatoires, ne prêta jamais comme prêtre aucun des serments prescrits par les lois qui réglaient le sort du clergé catholique. Cependant, malgré les sanctions redoutables auxquelles il s'exposait, cet ecclésiastique continua d'habiter Miniac, où il pouvait se croire en sécurité, si l'on s'en rapporte à un épisode qui eut cette paroisse pour théâtre, le 1er novembre 1793. A cette date, vers les 11 heures du matin, le maréchal des logis Ignace Davonay et Joseph Grolard, tous deux gendarmes de Hédé, se trouvant à Miniac, rencontrèrent l'abbé Pairier, " qu'ils sommèrent de les suivre ", ce qu'il se refusa d'exécuter. Ils tentèrent alors, prétendirent-ils ensuite, de l'entraîner de force, " mais plusieurs particuliers présents coururent au bourg et bientôt un attroupement d'environ 35 personnes " se forma autour des représentants de la force publique, qui, se voyant en péril, relâchèrent leur prisonnier. Malheureusement, le 10 du mois de juin de l'année suivante, comme l'abbé Pairier revenait de Saint-Pern dans la soirée, il tomba dans le bourg de Miniac au milieu d'une patrouille composée de gardes nationaux de Bécherel. On assure, rapporte Tresvaux du Fraval, que ces hommes étaient assez disposés à laisser aller le bon prêtre, " mais ils en furent empêchés par un ancien habitant de Miniac, qui se trouvait parmi eux, lequel insista beaucoup pour qu'on le retint ".