BESNARD

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Pierre-Jean-Baptiste BESNARD
Né à Sens, le 11 janvier 1754, chapelain de l'Hôpital général de Rennes, saisi a Combourg, le 26 mars 1793. Exécuté à Rennes, le 5 février 1794.
(Dossier n° 188 des actes du tribunal criminel d'Ille-et-Vilaine, série B, Parlement, aux archives d'Ille-et-Vilaine.)
 
 
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1-ACTE DE BAPTÊME DE M. BESNARD, du registre de la paroisse de Sens.

Il naquit à Sens, dans l'ancien diocèse de Rennes, le11 janvier 1754, du mariage d'honorable homme Pierre Besnard et de demoiselle Renée-Mathurine Bertrand.
La jeunesse de ce vertueux ecclésiastique, écrit l'abbé Guy Carron, son premier biographe, dont le témoignage a d'autant plus de prix qu'il l'avait personnellement connu, fut fort édifiante.
Longtemps avant d'être élevé au sacerdoce, il témoignait un zèle actif et soutenu pour le salut des âmes. Plusieurs ordinands réunissaient, dans une chapelle à une demi-lieue de Rennes, un certain nombre de familles indigentes, auxquelles ils distribuaient du pain et d'autres secours, après leur avoir fait une instruction touchante et familière.
Le jeune Besnard se distingua dans cette espèce d'association par une charité expansive et pour l'âme et pour les besoins corporels de ces infortunés.
Aimé et estimé de tous ses confrères, il offrait une physionomie ouverte et riante, un caractère prévenant, une humeur aimable et un empressement toujours également vif à obliger et à servir les autres.

Tonsuré à Saint-Malo par dimissoire en date du 16 septembre 1772, à l'âge de 18 ans, M. Besnard reçut la prêtrise à Rennes, le 16 septembre 1778. Il avait alors 24 ans. Jouissant près de ses supérieurs d'une considération méritée, l'abbé Besnard fut presque aussitôt son ordination placé vicaire à Melesse, où il demeura jusqu'au commencement de 1784. Il fut alors transféré à Pléchâtel, où il séjourna jusqu'en, janvier 1790.
Dans l'une et l'autre de ces paroisses, observe l'abbé Carron, il fut généralement goûté et les fidèles témoignaient pour ses avis autant de confiance que de docilité.
 
Nommé au mois de janvier 1790 l'un des chapelains de l'Hôpital général de Rennes, il y refusa tannée suivante de s'assermenter, malgré l'exemple du supérieur ecclésiastique de cet établissement.Bien plus, nous fait savoir l'abbé Carron, il s'efforça de mettre en garde les pensionnaires de cette maison contre la situation fausse dans laquelle s'était placé au point de vue catholique te directeur religieux de cet. hospice, du fait de son adhésion à une constitution éminemment schismatique. Aussi celui-ci, le rendant responsable de l'attachement inviolable de ses pensionnaires aux bons principes, le dénonça-t-il aux autorités, et M. Besnard dut quitter cette maison au bout d'un mois et dix jours seulement de présence.

Devenu libre, raconte encore M. Carron, l'abbé Besnard, de concert avec quelques autres ecclésiastiques qui partageaient son zèle, s'occupa dès lors " de parcourir la banlieue rennaise, pour catéchiser, soit en secret soit publiquement, les fidèles des paroisses gouvernées soit par des intrus, soit par des prêtres jureurs, et leur faire toucher du doigt les dangers que la Constitution civile du Clergé faisait courir a l'Église de France ". L'abbé Besnard, toujours d'après le même auteur, "fut comme l'âme de ces périlleuses missions que l'on étendait jusqu'à deux lieues de la ville". Cet apostolat mit en fureur les "patriotes" rennais.
Après avoir quitté l'Hôpital général aux débuts de février 1791, à la suite de sa non-prestation de serment, M. Besnaid résidait à Rennes, rue Saint-Guillaume, avant l'arrêté pris par le Conseil général d'Ille-et-Vilaine, le 14 avril 1792. Il ne s'y soumit pas et ne fit pas inscrire son domicile à la municipalité, ainsi que le prescrivaient les administrateurs de ce département ; aussi figure-t-il, le 15 juin suivant, parmi les ecclésiastiques pour lesquels les révolutionnaires rennais réclamaient au district " la déportation, ou tout au. moins la réclusion provisoire ", tant et si bien qu'à partir du mois de juillet, ce prêtre dut se soumettre chaque jour à l'appel nommai et ne put plus s'écarter de la ville de Rennes (Cf. p. 3 et 5).