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ADIEU, Rennes,
On déplore ton destin,
On t'annonce mille peines,
Tu périras à la fin,
Si tu ne romps pas les chaînes
Que tu caches dans ton sein.
Adieu, Rennes, Rennes, Rennes.
Il est vrai que tu domines,
Mais en voici les raisons,
Sans en craindre les épines :
Ce-n'est pas par tes maisons,
Ce n'est pas par tes hermines,
C'est par tes cruels poisons.
Adieu, Rennes, etc.
Selon tous les fols, tu brilles
Et tu passes bien ton temps.
Tout rit, tout joue en la ville
Et fort agréablement,
Mais, sages de l'Évangile,
Pleurez-en amèrement.
Adieu, Rennes, etc.
Tout est en réjouissance :
Monsieur est au cabaret,
Mademoiselle, à la danse,
Et Madame au lansquenet;
Un chacun fait sa bombance,
Et sans croire avoir mal fait.
Adieu, Rennes, etc.
Tout y fait son personnage,
Par le bien ou le plaisir.
Le vieillard en son ménage
Ne pense qu'à s'enrichir,
Et le jeune homme, à son âge,
Ne veut que se divertir.
Adieu, Rennes,
On n'y voit pour l'ordinaire
Que duplicité de cœur;
Un chacun a son mystère;
Jusqu'au dévot serviteur,
Qui paraît le plus sincère,
Est souvent le plus trompeur.
Adieu, Rennes, etc.
Que de femmes malheureuses
Sous un air tout de gaieté!
Que de filles scandaleuses
Sous un air de sainteté!
Que de têtes orgueilleuses
Sous un habit emprunté!
Adieu, Rennes, etc.
Que d'injustices criantes
Qu'on couvre de pitié!
Que de paroles piquantes
Sous ombre de charité!
Que de rigueurs rebutantes
Qu'on traite de fermeté!
Adieu, Rennes, [etc.]
Voyez combien d'amazones,
Sous leurs habits d'arlequins,
Tout découpés, verts ou jaunes,
Marchant sur leurs brodequins,
Y font jour et nuit leurs prônes
Pour séduire des mondains!
Adieu, Rennes, etc.
On y passe la journée
Sur la rue ou dans les jeux.
L'église est abandonnée,
Son séjour est ennuyeux,
Une heure y semble une année.
Ah! pleurez, pleurez, mes yeux l!
Adieu, Rennes, [etc.]
Les torrents de tous les crimes,
Qui s'inondent de tout temps,
Entraînent dans les abîmes
Presque tous les habitants,
Pour les rendre victimes
De tous les débordements.
Adieu, Rennes, etc.
De ta malice infinie
Le plus juste est infecté,
Ou bien il faut qu'il s'enfuie
En quelque communauté,
Qui n'ait point été ternie
De ton air tout empesté.
Adieu, Rennes, etc.
Si quelqu'un plein de courage
Veut te braver sur-le-champ,
Tes partisans, pleins de rage,
L'attaquent cruellement
Et mettent tout en usage
Pour te tromper finement.
Adieu, Rennes, etc.
Le pauvre crie à ta porte,
Le riche entre avec honneur,
Ou par ennui tu lui portes
Les restes d'un serviteur;
Tu maltraites de la sorte
Les chers membres du Sauveur.
Adieu, Rennes, etc.
Que voit-on en tes églises ?
Souvent des badins, des chiens,
Des causeuses des mieux mises,
Des libertins, des païens,
Qui tiennent là leurs assises
Parmi très peu de chrétiens.
Adieu, Rennes, etc.
Dans ton étrange misère
Tu dors avec tes amis :
On n'y craint rien, tout espère,
Tous les péchés sont remis.
Ah! qui donnera lumière
A ces pauvres endormis ?
Adieu, Rennes, [etc.]
Tu réponds à qui t'aborde
Pour démontrer ton erreur :
"Dieu fera miséricorde,
II est bon, n'ayons point peur.
Quand on la veut, il l'accorde ",
Et puis : "Tout homme est pécheur. "
Adieu, Rennes, [etc.]

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